Boutures et préjugés

Boutures et préjugés : Fin du premier tour

 

Nous avons fait un point il y a une vingtaine de jours (à J+45) sur nos boutures hydroponiques de plantes carnivores, d'olivier, de citronnier et de rosier.

Les rosiers avaient déjà produit bon nombre de racines dans le panier vide, l'olivier et le citronnier étaient en bonne voie. Les plantes carnivores, après des boutures sans doute non appropriées, n'avaient pas réussi à survivre, sauf pour les Népenthès.

 

 

Consommation

 

Avant de faire un état des lieux,  je voulais faire un relevé complet de la consommation électrique de notre système pour avoir une idée de l'investissement que cela demande.

On sait déjà que chaque barre de LED consomme une vingtaine de watts environ. A cela, il faut ajouter la consommation de la pompe à eau de la bouturette.

 

Pour faire cette mesure, j'utilise un wattmètre de chez Voltcraft. Cette prise se connecte à un smartphone et permet, en Bluetooth, de connaître la consommation en temps réel et un historique de consommation. Elle a été achetée chez Conrad.

 

 

 

Voici le résultat de la consommation en temps réel :

 

Donc pour la totalité du système, la consommation est d'une cinquantaine de watts, le tout pour 24 boutures éclairées par 2 rampes de LED. Le facteur de puissance est élevé, ce qui signifie que la quasi-totalité de l’énergie consommée l'est par le système. C'est plutôt un point positif pour notre petite installation.

 

Sachant que les lampes ne sont allumées que 16 heures par jour, la totalité de notre test sur un peu plus de deux mois aura consommé :

  • - 45 watts * 16 heures / jour * 60 jours : 43,2 kw
  • - 10 watts * 24 heures/ jour * 60 jours : 14,4 kw

 

Le total est environ de 57,6 kw soit 8,64 euros (à 15 centimes d'euro le kilowatt) pour deux mois d'utilisation.

 

 

État des lieux à J+65

 

Passons aux choses sérieuses , les résultats. Nous savions déjà que certaines plantes carnivores n'avaient pas été bouturées dans les règles de l'art et le départ a été compliqué.

 

Les boutures sont présentées sur les photos dans l'ordre : Sure-To-Grow, billes d'argile, panier vide et tourbe blonde.

Nous n'avions pas pu enlever les boutures de leur substrat sous peine de les casser si elles étaient apparues. Cette fois-ci, nous allons pouvoir le faire et ainsi savoir si elles sont apparues dans le Sure-To-Grow , les billes d'argile et la tourbe.

 

Voici une vue d'ensemble avant de regarder les végétaux en détail :

 

 

 

Dionée

 

Les dionées sont celles qui ont le moins bien marché dans notre expérience. Les boutures n'ont pas été faites correctement d’après les échanges que j'ai eu avec des passionnés. J'aurais du prélever une partie plus importante près du centre de la plante pour que cela fonctionne.

 

Voici le résultat :

 

Celles qui étaient dans le Sure-to-grow et les billes d'argile sont restées vertes, à part le piège. Les deux autres, dans le panier vide et la tourbe, sont devenues toutes noires et se sont désagrégées.

C'est donc bien la méthode de bouturage qui est en cause. Elle sera améliorée dans la seconde partie de ce test.

 

 

Pinguicula

 

Les pinguicula n'avait pas évolué lors du dernier article mais elles n'avaient pas non plus noirci. Elles s’étaient tout de même dégradées. De même que pour les dionées, les boutures ne semblent pas avoir été faites comme il faut.

Elles sont restées vertes dans le Sure-To-Grow et les paniers vides. C'est sans doute les deux meilleures substrats à utiliser pour les réussir.

 

 

Résultat, aucune racine n'est apparue en deux mois. Là aussi, la méthode de bouturage est en cause.

 

 

Népenthès

 

Une bouture de Népenthès avait déjà rendu l’âme dans le Sure-to-Grow et les autres s’étaient maintenues, dont une qui avait donné une première racine.

Finalement, celles dans les billes d'argiles a aussi commencé à produire des racines.

 

 

Les méthodes les plus adaptées pour avoir des racines sont donc en premier le panier vide, avec 45 jours pour l'apparition d'une première racine, puis les billes d'argiles, avec des racines au bout de 50 jours environ.

 

 

Rosier

 

Les rosiers sont simples à bouturer avec des méthodes classiques mais prennent pas mal de temps en general.  Nous voulions vérifier si c’était également le cas en hydroponie. Dans le dernier article, des racines étaient déjà présentes dans le panier vide et les billes d'argile.

 

 

Au final, seul la bouture dans le Sure-to-grow n'a pas donné de racines. Dans les autres cas, les racines sont apparues.

La bouture dans la tourbe a donné des racines plus longues que les autres, à tel point que l'une d'entre elles touchait le fond du bac de la bouturette, soit presque une quarantaine de centimètres. Dans le cas de celles en billes d'argile ou dans le panier vide, elles sont moins longues mais beaucoup plus nombreuses et denses.

 

 

Citronnier

 

Les boutures de citronnier n'avaient rien donné de flagrant dans notre dernier article, à part un supposé début de racine dans le panier vide.

Maintenant, nous pouvons sortir celle dans le Sure-To-Grow, les billes d'argile et la tourbe.

 

 

Et cela nous réserve trois très bonnes surprises. En 20 jours, les deux minuscules racines de la bouture du panier vide sont passées au nombre de 3 et font maintenant plus d'une dizaine de centimètres. Il en est de même dans les billes d'argile. Et dans la tourbe, elles sont encore plus nombreuses et plus denses.

 

La tourbe semble donc le meilleur moyen de bouturer un citronnier, même si c'est aussi le plus compliqué et sans doute le plus sale pour la bouturette.

 

 

Olivier

 

Ces boutures d'olivier avaient un très discret début de racines dans le panier vide à la dernière mise à jour. Reste à savoir ce que nous réservent les 3 autres substrats.

 

 

Les seules racines à être apparues l'ont été dans le panier vide. Cela confirme l'observation d'il y a 2 semaines. Il n'y a aucun résultat dans le Sure-To-Grow, les billes d'argile ou la tourbe.

 

Même si elles sont discrètes, les racines sont bien là :

 

 

 

 

Conclusion

 

A la fin de cette première partie de notre test, nous pouvons déjà tirer des conclusions sur cette méthode hydroponique, ses avantages et ses inconvénients.

 

 

Points négatifs

 

Ces points négatifs sont peu nombreux mais ils existent :

  • - Les paniers remplis avec la tourbe ne sont pas adaptés. La présence continue d'eau n'aide en rien l'apparition de racines par rapport aux autres substrats.
  • - Les asperseurs font un peu de bruit en fonctionnement lorsque que l'eau tape sur les parois en plastique, c'est à dire 24 heures sur 24. On doit pouvoir y remédier avec de la mousse qui ne modifie pas le ph !!
  • - La consommation est faible mais existe : environ 1 euro par mois pour le fonctionnement de la bouturette

 

 

Points positifs

 

Après cette expérience de plusieurs mois, on peut apprécier beaucoup de points positifs :

 

  • - Avec de l'eau du robinet, sans hormone de bouturage ou autre additif, ça fonctionne.
  • - Une fois les boutures faites, il suffit d'attendre, il n'y a pas de maintenance.
  • - Il n'y a pas de risque que les boutures meurent par oubli d'arrosage.
  • - Si on utilise uniquement les paniers vides, il n'y a pas de consommable à acheter.
  • - La vérification de l'apparition des racines est ultra-simple, il suffit de soulever le couvercle, sans risquer de casser les racines existantes.
  • - Les boutures peuvent rester longtemps dans la bouturette, si vous voulez les rempoter plus tard que prévu.

 

Avec cette première partie, on voit clairement que les boutures hydroponiques ne sont pas une affaire de pro, elles sont à la portée de tous les jardiniers, amateurs ou expérimentés.

 

Dans la seconde partie de ce test "Boutures et préjugés", nous optimiserons l'installation et les processus pour avoir le système de bouturage le plus performant possible à moindre coût.

 

 

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